L'interview de Maureen Colomar
Le point de départ est une pile de dessin.
Un catalogue du monde visible.
Une liste de fragments d’éléments que je dessine.
Je dessine des éléments de mon entourage, de photos personnelles ou de cartes postales.
J’ai accumulé une collection d’éléments dessinés se rapportant à un élément précis, vu et vécu.
Ce sont principalement des morceaux de paysages et d’architectures.
Je donne de l’importance aux détails, même insignifiants car ils sont les composants de notre
environnement.
Je me constitue ainsi une banque de données ou plutôt une banque de dessins pour créer des «Ailleurs».
Je découpe, re-découpe les éléments intéressants.
Et je les mets de coté.
Je travaille les contours, le trait, les effets de textures (la pierre, la terre, la mer) par le trait noir.
Il y a plusieurs phases dans ma procédure de travail.
Quand je liste des dessins dans des formats standards et prédéfinis.
Quand ces dessins se déplacent, bougent, grandissent, s’effacent, se dupliquent.
Alors, les lignes se propagent, les formes se déploient dans des formats de plus en plus grands.
Au fur et à mesure les dessins de départ se métamorphosent.
En répétant les formes, en décalquant, en dupliquant les éléments, la figure de base se transforme.
Puis, vient la dimension spaciale du dessin. De ces ensembles formés, le dessin se libère de la page à en perdre tout repère et toute limite. Superposition aléatoire des détails, téléscopage, déploiement dans l’environnement architectural.
La volatilité du fusain ou du pastel sec me permet d’effacer, d’ajouter des lignes et des formes.
Il y a un grand contraste entre la première étape du travail, et la dernière. Je transforme les éléments dessinés qui peuvent paraître banals et convenus en des compositions étranges. Le simple devient plus complexe. Le banal devient étrange.
Maureen Colomar
j'aime beaucoup ce paysage qui prend vie peu à peu...
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